La plupart des Européens ont entendu parler du Règlement général sur la protection des données (RGPD) et connaissent au moins un droit garanti par cette règlementation historique, selon une édition spéciale de l’Eurobaromètre.
En mars de cette année, la Commission européenne a interrogé 27 000 personnes dans l'Union européenne afin de recueillir leurs points de vue sur la protection des données et le RGPD lui-même, qui est entré en vigueur le 25 mai 2018, et redonne aux citoyens de l'UE le pouvoir sur la manière dont leurs informations personnelles sont traitées et utilisées.
L'enquête a montré que les deux tiers (67 %) des Européens ont entendu parler du RGPD, alors que 32 % n’en ont jamais entendu parler. Parmi les répondants qui connaissent le règlement, il y a eu une répartition assez égale entre ceux qui en ont entendu parler et qui savent ce que c'est et ceux qui en ont entendu parler mais qui ne savent pas exactement ce que c'est. Le niveau de sensibilisation varie énormément d'un pays à l'autre – allant de 90 % en Suède à 44 % en France.
En ce qui concerne les droits garantis par le règlement, près de trois Européens sur quatre (73 %) ont dit avoir entendu parler d'au moins un des six droits garantis par le RGPD, droits qui ont été expressément mentionnés dans le sondage.
Une personne sur trois (31 %) était au courant de chacun de ces six droits. En revanche, 27 % des gens interrogés n'en ont jamais entendu parler. Le droit d'accéder à ses données, de les corriger et de s'opposer à la réception de marketing direct étaient les plus connus. Le droit d'être « oublié », de transférer d'un fournisseur à l'autre et d'avoir son mot à dire lorsque les décisions sont automatisées est venu ensuite.
De plus, la majorité des personnes interrogées savent qu'il existe dans leur pays une autorité publique chargée de protéger leurs droits en matière de données personnelles.
« Ces résultats montrent que les Européens sont relativement bien informés des nouvelles règles en matière de protection des données, de leurs droits et de l'existence d'autorités nationales chargées de la protection des données, auxquelles ils peuvent s'adresser pour obtenir de l'aide en cas de violation de leurs droits, » affirme la Commission européenne.
La branche exécutive de l'UE a également annoncé le lancement d'une campagne visant à sensibiliser les citoyens à leur droit à la vie privée, ainsi qu'à les encourager à lire les déclarations de confidentialité et à optimiser leurs paramètres de confidentialité sur les sites web.
Un compromis insoluble
Dans le même ordre d'idées, l'enquête a révélé qu'un nombre à priori étonnamment élevé d'Européens (60 %, pour être exact) consultent au moins en partie les politiques de confidentialité des sites Web, alors que 13 % déclarent les lire dans leur intégralité.
La plupart de ceux qui ne les lisent jamais soulignent que c'est parce que les déclarations sont trop longues ou difficiles à comprendre. « De nouveau, je demande instamment à toutes les entreprises en ligne qu'elles fournissent des déclarations de confidentialité concises, transparentes et faciles à comprendre pour tous les utilisateurs » précise Věra Jourová, commissaire européen pour la justice, les consommateurs et l'égalité des genres.
En fait, le New York Times vient de publier une analyse des politiques de confidentialité de 150 sites Web et applications populaires. Il est intéressant de noter que la politique de confidentialité de Google, par exemple, est devenue plus lisible après l'introduction du RGPD. Cependant, on a constaté que cela s'est fait au détriment de la brièveté, ce qui suggère « un compromis insoluble entre la lisibilité et la longueur d'une politique » selon le journal.